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Vie

Ina-Yoko Teutenberg avait déjà le statut d’une légende vivante, quand Chloe Hosking devint sa coéquipière chez HTC-Columbia, il y a dix ans. Avec des victoires comme le Tour des Flandres, vingt étapes du Tour de l’Aude, trois éditions de The Liberty Classic, et sept étapes du Giro Rosa, Teutenberg avait beaucoup à apprendre à l’Australienne, alors âgée de dix-neuf ans. Le mentorat qui débuta à l’époque est donc renouvelé, même si la célèbre sprinteuse allemande est désormais assise au volant de la voiture de l’équipe, pendant que Hosking sprinte pour le compte de la nouvelle super équipe Trek-Segafredo.

« Je suis ravie de travailler à nouveau avec Ina », dit Hosking depuis l’Australie. « En tant que jeune coureuse australienne en Europe, j’ai été incroyablement chanceuse de passer les trois premières années de ma carrière auprès d’Ina. C’était une expérience merveilleuse, que je n’ai pas su apprécier suffisamment à l’époque. »

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Je me souviens de Chloe comme une personne un peu timide mais appliquée. Il y a eu cette course, au cours de laquelle je lui ai demandé de dégager Kirsten Wild de ma roue et elle l’a fait.

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Teutenberg celebrates winning the 2009 Tour of Flanders over Kirsten Wild. Photos by Getty.

« Il y a eu aussi ce jour où je ne savais pas où se trouvait l’arrivée », se souvient Chloe dans un grand sourire. « Ina me dit  : ‘tu n’avais pas étudié le road-book, n’est-ce pas  ?’ Et, non je n’avais pas étudié le road-book. Je l’étudie bel et bien à chaque fois, maintenant, même si j’ai déjà fait la course plusieurs fois. »

Les deux partent d’un bon rire. L’ambiance est légère, mais leurs plaisanteries peuvent parfois être sombres. La dynamique a toujours fonctionné comme ça, entre une Teutenberg qui ‘appelle un chat un chat’ et une Hosking pétillante. Bon ou mauvais flic, elles ont toutes les deux le même but en tête  : exceller à ce qu’elles font.

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Hosking's smile can't be masked after finishing third in the 2021 Le Samyn des Dames. Photo by Getty.

Hosking se souvient avoir été lâchée au Thüringen Rundfahrt.« Je suis arrivée sur la ligne complètement vidée. Ina est venue vers moi, déjà douché et habillée parce qu’elle avait fini dans le premier groupe, et elle a dit  : Tu ne t’es pas entraînée suffisamment. Rentre chez toi et entraîne-toi plus fort. Ce genre de choses te marquent en tant que coureuse. »

Lorsque Teutenberg a du mettre un terme à sa carrière en raison d’une commotion cérébrale causée par une chute au Drentse 8 en 2013, elle a endossé le rôle de team manager dans diverses formations.  Quand Trek-Segafredo a décidé de monter une équipe féminine en 2019, elle et l’ancienne championne du monde Giorgia Bronzini furent engagées comme directeurs sportifs.

« J’ai roulé avec Giorgia lorsque j’étais chez Wiggle-High 5 », dit Hosking. « Elle aime bien rigoler, même si les rôles sont différents maintenant. Elle est ma patronne désormais, et je lui rends des comptes chaque semaine, ce qui me fait penser que je devrais le faire à l’instant même.

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Hosking est restée en Australie pendant les championnats nationaux, avant de venir en Europe pour Omloop Het Nieuwsblad. La véloce Australienne rejoint une équipe qui compte déjà d’autres sprinteuses Amalie Dideriksen et Letizia Paternoster, deux athlètes qui se focalisent également cette année sur les épreuves de piste des Jeux Olympiques. 2020 a été une saison très fructueuse pour Trek-Segafredo, ce qui ne signifie pas pour autant que Teutenberg se repose sur ses lauriers.

« Il est de plus en plus difficile de maintenir le même niveau de résultats, et ça ne sera pas facile cette année. Nous avons remporté trois épreuves WorldTour, mais nous travaillons dur pour rester au top. Nous avons plus d’atouts pour les courses plates, et ça retire un peu de pression sur les grimpeuses. Si par, exemple, tu gagnes dans les premières étapes du Giro Rosa, ça t’enlève la pression. Chloe connait très bien toutes les courses nordistes, les ayant déjà courues de nombreuses fois.

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Dideriksen and Hosking during the 2021 Oxyclean Classic. Photo by Getty.

Trek-Segafredo est un savant mélange de coureuses très expérimentées et de jeunes talents, telles Elynor Backstedt, Letizia Paternoster et Shirin van Anrooij. Teutenberg réalise combien les choses ont changé au fil des années.

« Quand nous partions à l’étranger, parfois nous ne pouvions pas appeler à la maison, parce que c’était trop cher. Quand Chloe est montée dans un avion pour l’Europe, elle avait tout juste 18 ans. Elle est devenue une personne plus forte parce qu’elle a toujours du se débrouiller par elle-même », dit Teutenberg.

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« Je veux représenter pour les jeunes coureuses ce qu’Ina a représenté pour moi les premières années de ma carrière  : un mentor », dit Hosking. « Elle était dure, mais je pense qu’elle s’est un peu adoucie au fil des ans. J’espère qu’Ina a façonné mon style de leadership. Elle était toujours heureuse quand l’une de nous gagnait. Je me considère comme le meilleur poisson-pilote au monde, et je me fais aussi une fierté d’aider les autres à gagner », dit Hosking. 

Teutenberg intervient en disant que Chloe ne dira jamais qu’elle est la meilleure à quelque chose. « Et elle n’est même pas américaine  ! » Elle rit.

Teutenberg avait approché Hosking avant Trek-Segafredo, mais alors le contrat n’avait pas abouti. Maintenant le moment était venu pour Hosking de rejoindre l’équipe.

« De l’extérieur, tu peux voir à quel point l’équipe est professionnelle », continue Hosking. « Manque de chance, je n’ai pas pu participer au camp d’entraînement de l’équipe, mais je croise les doigts pour l’année prochaine. Jusqu’ici j’ai été impressionnée par le niveau de communication et d’équipement. Tu peux constater le professionnalisme de ce team dans tout ce qu’ils font. »

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Les comparaisons entre les deux coureuses viennent naturellement.

« C’est facile de nous comparer, parce que nous avons toutes deux gagné des sprints groupés, mais c’est trop facile. J’étais bien meilleure que Chloe dans les contres-la-montre, mais Chloe est bien meilleure pour mettre l’ambiance dans le bus de l’équipe. Ce n’est pas une garce comme moi », rit Teutenberg. « Elles est Chloe et tu ne voudrais surtout pas qu’elle devienne quelqu’un d’autre. »

« Je veux gagner des sprints comme Ina les gagnait », réplique Hosking. « Je veux arriver fin prête au départ des courses. Cette équipe est si forte, que je veux saisir les opportunités quand elle viennent. Les courses comme De Panne, le Grand Prix de l’Escaut ou la RideLondon sont des épreuves qui me conviennent bien, et il me tarde d’affronter des sprinteuses comme Lorena Wiebes ou Jolien d’Hoore. J’adore aussi une course comme Omloop Het Nieuwsblad ou Vargårdå en Suède. C’est tellement technique et amusant sur les portions gravel. Mais comme je l’ai dit, j’éprouve aussi une énorme satisfaction à guider mes coéquipères. J’ai une bonne puissance sur une minute, ce qui est indispensable pour le finish.

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Photo by Getty.

Cette année nous espérons toutes participer à la toute première édition de Paris-Roubaix féminin. Avec plusieurs vainqueurs possibles dans l’effectif, Trek-Segafredo a déjà procédé à plusieurs reconnaissances.

« Évidemment je n’ai jamais couru Paris-Roubiax moi-même, mais j’ai vraiment hâte d’y participer en tant que directrice sportive », anticipe Teutenberg.  « Ça va être une course très dure, avec le premier long secteur pavé après seulement 30 kilomètres. La plupart des coureuses seront parties à partir de là. Ça sera une journée spéciale, à coup sûr. »

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Hosking roule sur un Trek Madone équipé du groupe SRAM RED eTap AXS, et utilise un pédalier 50/37 et une cassette 10/33.